Une homme, une scie

Ça, mesdames et messieurs, c’est un Homme heureux. Un Homme qui a attendu plusieurs semaines pour finalement tenir dans ses mains son nouveaul jouetoutil. C’est une scie à chaîne professionnelle, orange (sa couleur) et lourde (hon… que c’est dommage, je ne pourrai pas l’utiliser…). Avec poignée chauffante et je ne sais trop quoi d’autre (et quant au prix, merci de ne pas me le dire, je ne veux pas le connaître!). Ça vous semble exagéré? Eh bien bienvenue dans notre réalité. Dans notre nouvel univers, il faut chauffer pratiquement toute l’année. Pas à longueur de journée, mais une petite attisée un soir de mai ou de septembre peut s’avérer requise. Ce n’est pas tant le froid qu’il faut repousser que l’humidité des entre-saisons (mais le résultat est le même: la campagnarde geint de froid, et l’Homme est tout heureux de lui faire un feu). Et pour chauffer, il faut d’abord couper. Pas chez nous (c’est quand même petit et nos arbres matures, on y tient), mais pas loin. L’Homme a maintenant ce qu’il lui faut (et moi donc… vous pouvez pas imaginer ce que quelques jours de rrrrrrom rrrrom feront à ses bras, à ses abdos, à ses pectoraux… mais je m’éloigne du sujet…). Ah oui, l’Homme voudrait bien que je mentionne que sa scie produit moins d’émissions nocives, consommes moins d’essence, etc. Bref, une scie à chaîne plus écolo.

Une des révélations de notre changement de vie, d’urbains à ruraux, c’est justement à quel point nous partons de loin. Pour la ville, nous avions beaucoup d’outils. Pour la campagne… vous voulez rire? Deux démunis! Jeunes peut-être (c’est le commentaire que font les gens de l’âge de mes parents quand ils voient la maison: ah ben… vous êtes jeunes, vous êtes capables! Euh… ah bon!), mais pas si jeunes que nous croyons encore qu’il vaut mieux acheter des trucs pas chers… et en racheter quelque temps plus tard. Non, nous savons (malheureusement, que je pense parfois) qu’il vaut mieux opter pour la qualité (et cela concorde avec nos valeurs, puisque pour réduire la quantité de déchets globale, mieux vaut décourager la production des produits merdiques, pas officiellement jetables mais qui reviennent au même; côtés valeurs, il faut ajouter notre boycott de certaines entreprises, celles du genre plus important employeur non étatique aux États-Unis qui vous ruinent une région et traitent leurs employés comme des moins que rien, si vous voyez ce que je veux dire…). Et ça, ça peut être compliqué. (Cher aussi, mais seulement à court terme… facile à dire, mais quand on vient d’acheter une maison… moins facile à faire!) Il faut aller plus loin, commander, attendre. Pour l’Homme, la patience s’acquiert difficilement (et pourtant avec un enfant, il est l’être le plus patient que je connaisse). Moi, je la canalise en dressant des listes. De longues listes. À acheter, à trouver, à faire… La liste des listes est elle-même longue. Patience et longueur de temps… sauf que le temps nous pousse dans le derrière! La scie à chaîne, par exemple, ne pouvait pas attendre. Parce que l’alternative, c’est d’acheter notre bois, sans trop savoir d’où il vient. Et ça, ça coûterait une scie (ou plus) chaque année. Y a aussi que pour le prix de la scie, l’Homme a acheté sa liberté. Libre à lui maintenant d’aller bûcher seul (pas d’inquiétudes, il apprend tout de la sûreté et il est bien équipé). Ça règle donc un grand problème. Combien il en reste? Attendez que je retrouve ma liste…

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7 réponses à Une homme, une scie

  1. bob august dit :

    >Avec poignée chauffante et je ne sais trop quoi d’autre
    Il me semble voir une prise USB près de la poignée 😉

    • vieux bandit dit :

      Hahaha! Tu te trompes de campagnard! Quoique, maintenant que j’y pense, il y brancherait volontiers son lecteur de MP3… qui devrait alors être relié à son casque. Pas trop sécuritaire au pays des ours! Ni trop écolo, un lecteur de MP3… à essence!

  2. bob august dit :

    >un lecteur de MP3… à essence!
    Ça doit faire 5 minutes que je suis plié en deux à force de rire 😉 Bon, j’pense que je suis fatigué un brin – je boss depuis 8h30 ce matin. Allez, bonne nuit !

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