Gros-bec errant

Des oiseaux sauvages qui me font penser à des perroquets, il y en a au Québec, je les ai vus chez eux, et ils sont merveilleux: ce sont les macareux moines. Beaucoup plus petits et absolument inconnus jusqu’à tout récemment pour la campagnarde que je suis, voici nos nouveaux visiteurs hivernaux à l’allure de perroquets, ici en version femelle: des spécimens de gros-bec errant (Coccothraustes vespertinus, evening grosbeak [et oui, ça se prononce gross beak même si, vous serez d’accord, le bec de ces oiseaux n’est pas particulièrement repoussant…]). Le mâle est beaucoup plus voyant: profitez de cette magnifique photo de Joseph Simard pour le constater, car sur mes photos le mâle se dissumulait le visage derrière une branche, le vilain. Ce n’est pas un ou deux ou trois gros-becs errants qui nous rendent visite à l’occasion depuis quelques semaines, mais tout un groupe d’au moins sept ou huit (les tourterelles aussi, cet hiver, nous visitent en groupe, alors que l’an passé seules trois d’entre elles picoraient sous la mangeoire), qui se pose ensemble dans le même arbre et observe l’action devant la maison. Et action il y a: les mésanges, les sitelles et les geais bleus volent la vedette, mais l’écureuil roux fait pester les chats par son sang-froid absolu, et tout ce beau monde semble cohabiter sans problème… jusqu’à l’arrivée des gros-becs, que les geais bleus ne semblent pas trop aimer (j’apprends ici que les gros-becs aiment les arachides, que mes geais bleus se partagent avidement… c’est peut-être ça?). N’empêche: il y a assez de bouffe pour tous!

On dit (mes livres sur les oiseaux disent…) que le gros-bec errant est présent toute l’année, mais qu’on ne l’aperçoit généralement qu’en hiver, quand il sort de la forêt vers les mangeoires.  Voici son chant, mais le gros-bec errant a tout un répertoire, paraît-il. Si on ne le remarque pas (si je ne le connaissais pas…), c’est qu’il n’est pas toujours visiteur flamboyant! Ainsi:

En hiver, le bec a la couleur de l’os, mais il subit un changement radical dans sa pigmentation dès le début du printemps. Il est alors du même vert que les bourgeons et les jeunes feuilles ou que les aiguilles qui apparaîtront bientôt aux extrémités des branches des épinettes et au milieu desquelles l’oiseau construira son nid quelques semaines plus tard. Le Gros-bec errant se dissimule dans la ramure et ne sort, pour observer les environs, que sa tête et son bec dont la couleur se confond avec le vert des jeunes cônes d’épinette ou de sapin baumier. Nous avons là un bel exemple de mimétisme protecteur. (Source)

Mon nouvel ami mange des graines et des insectes et larves. On dit qu’il est phénoménalement entiché des graines du tournesol, dont il extrait la chair et rejette l’écale, qu’il raffole des samares de l’érable et qu’il ne s’intéresse aux fruits que pour leurs graines. Et côté non végétarien, il nous rend un fichu service:

Un gros-bec qui tire son énergie quotidienne des larves de la tordeuse des bourgeons de l’épinette peut en manger un millier par jour. Cette espèce se concentre dans les zones infestées pour couver et élever ses petits, puis déménage dès que l’infestation est réprimée. En raison de son appétit pour ce ravageur, le gros-bec errant compte parmi les plus utiles de nos oiseaux. (Source)

La même source m’indique que mon copain… pourrait me plumer: Comme les gros-becs sont souvent nombreux à fréquenter les mangeoires, votre portefeuille risque de s’en trouver considérablement allégé, me dit-on!

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2 réponses à Gros-bec errant

  1. Manon dit :

    Je n’en ai pas des comme lui chez moi…

    C’est vrai que son bec est assez gros merci 😉

    • vieux bandit dit :

      Tu sais comment c’est, la vie: tu risques d’en apercevoir pour la première fois cette semaine!

      Moi j’avais jamais vu ça, et même jamais entendu parler de la chose, que je sache. Eh ben mon beau-père (le père de l’Homme) est venu nous voir et on jasait oiseaux, et il nous parlait de ses « grosbeak », et je ne savais pas de quoi il parlait. Quelques semaines plus tard, rentrant de promener le chien, j’entends des chants que je pense être nouveaux, je vois un groupe d’oiseaux dans un mélèze, et l’Homme les voit aux mangeoires quelques heures plus tard!