Définition

Je me rends compte que je me définis (beaucoup) par rapport à la séparation (et qu’il faudra que ça cesse au bout du processus de deuil sinon avant). Probablement que je me définissais aussi par rapport à la relation, en grande partie. Si lui disait à tous que sa priorité, c’était sa famille, moi, je ne le disais pas, mais je le vivais.

J’ai été, pendant vingt ans, une conjointe imparfaite, soit, mais tout de même exemplaire. Ça, je ne le remets pas en question: j’ai fait plus que le nécessaire, j’ai appuyé, soutenu, compris, excusé, payé, enduré, encouragé, proche-aidé, tout ce qu’on peut imaginer et probablement un peu plus encore. C’est le reste, qui accroche. Le fait que la personne avec qui j’ai passé le plus de temps dans ma vie (point) a pu trouver que je ne valais plus rien, plus le moindre intérêt, rien. Les incohérences dans le discours. Les hypocrisies accumulées dont certaines ne sont pas encore révélées. Tout ce que j’ai peu à peu fini par accepter. J’ai beau savoir (oh que je le sais maintenant!) que ça peut arriver à n’importe qui, j’ai quand même de la difficulté à avaler que j’ai vécu avec une personne qui devenait volontairement (soudainement, de mon point de vue non informé) un étranger.

En fait, il faut que je comprenne et intègre que l’implosion de ma famille nucléaire et de ma relation de couple n’avait, finalement, pas grand-chose à voir avec moi (et tout à voir avec lui et son non-dit, dont je dois accepter de ne jamais connaître le fin mot). C’est un long processus. Gratter, trouver. Nommer, explorer. Accepter, laisser aller. Recommencer.

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