Automne 2014

Tout va trop vite (pas seulement les gens qui textent au volant, tout!). Les jours filent, les mois passent. Dès la fin août tout le monde se désole de la fin de l’été et, tenez-vous bien, dès la moindre percée de froid dans notre automne tout doux qui se languit, on se mettra à parler d’automne fini et d’hiver installé (adieu Verlaine et ses sanglots longs!). Personne ne semble vouloir poursuivre les saisons jusqu’à leur fin (alors que moi, vous le savez, j’ai un petit côté acharné…). Et je suis prise dans mes propres engrenages, ceux qui font qu’à la mi-octobre je suis encore dans le cannage (je n’y croyais pas cette année, mais le cannage est pas mal plus réel que le père nowel!) et qu’après tous mes pots (ou presque) remplis, j’en ai achetés d’autre au lieu de dire ça suffit. Alors aujourd’hui je vous offre, et je m’offre aussi, un peu de lenteur, un peu de temps. En tout cas j’ai mis de la lenteur à prendre mes photos, à faire cette promenade d’où je les ai tirées, à les choisir, à les recadrer (et à les téléverser, mais ça, c’est affaire de région (pas éloignée mais laissée pour compte) plus que de lenteur volontaire!). J’ai plein de choses à vous raconter (et pleins de mots à taire, aussi, car parfois j’en veux à la terre entière et qu’après cinq ans j’ai fini par comprendre que vivre dans un tout petit endroit, c’est devoir se taire ou vivre avec les conséquences pendant plusieurs générations (non merci)), plein de projets à étaler. Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, je voudrais plonger dans l’automne à plein nez et prolonger cette saison entre toutes ma préférée. Et me taire. Parce que si j’aime les mots, j’oublie trop souvent mon amour inconditionnel… pour la photo.