39 semaines… ou enfin, presque 40

Me voici, dans la chambre et le miroir du Coco, à un peu plus de 39 semaines de grossesse. Eh oui, ça achève forcément. Et je le sens un peu. Pas que le travail commence, mais que les hormones… changent. Et moi je les aimais, ces hormones! On s’entendait à merveille! Déjà je comprends les femmes qui disent encore, encore! J’ai lu quelque part (et c’était peut-être une opinion basée sur pas grand-chose, mais l’image m’est restée) que 10% des femmes détestent être enceintes, que 10% adorent ça et que 80% sont quelque part au milieu. Devinez dans quel 10% je me trouve! Je suis et j’ai été bien chanceuse (parfois je rage quand on me dit chanceuse et je réplique qu’on fait sa chance, mais quand c’est question de santé… la chance est bienvenue. Même si de bien des façons, par mon mode de vie plus équilibré et sain des dernières années, j’avais mis les chances que je pouvais de mon côté — rien ne garantissait rien!).

Les choses progressent et changent, c’est sûr. Mes pensées se déplacent. Je commence à avoir hâte de mettre des souliers et mon vrai linge. Et je commence à ressentir de la fatigue, depuis la fin de la semaine 38. C’est à ce moment-là que j’ai fixé au 23 le début de mon congé, un jour avant la date prévue (qui n’est qu’une indication parmi d’autres et à laquelle je n’ai jamais tenue). Et côté hormonal, la transition m’a menée à quelques accès d’impatience: ça faisait loooongtemps, et c’est signe de fatigue aussi. C’est donc pas si mal que mon congé de maternité commence demain, quelques heures avant la fameuse date prévue (que personne n’atteint pile, ou presque, alors…!).

J’ai un deuil à vivre: ma sage-femme, celle qui m’a été assignée, celle que j’aime plus que toutes les autres (car j’ai fini par rencontrer presque l’équipe au complet…), est blessée et ne sera probablement pas remise à temps pour mon accouchement. La connaissant, je me dis que ces accouchements qu’elle ne fera pas la turlupinent plus que sa blessure. Alors moi je pense à elle qui souffre. Ce n’est pas grave au fond, que ce soit elle ou pas, puisque toutes ont la même approche, puisque toutes sont accueillantes et bienveillantes, professionnelles et charmantes. N’empêche. Ça m’enlève le tout petit bout de connu que j’avais, et avec les hormones qui se bousculent, ça me donne envie de pleurer aujourd’hui. (Ça va passer, évidemment, et comme j’ai dit à celle que j’ai rencontrée aujourd’hui, le moment venu, je voudrai une sage-femme pas loin, et non pas une précisément.) Je ne peux pas m’empêcher de m’interroger… depuis le début que des trucs surviennent: des tempêtes de niege qui changent les rendez-vous, des accouchements qui font que ma sage-femme est ailleurs, ses vacances juste avant ma date prévue… comme si finalement, je devais vivre autre chose que le prévu et y être doucement préparée. Si c’est le lâcher prise que j’ai à apprendre dans le moment présent… je m’y plie et l’accueille.

La chambre de bébé est un peu en fouillis, mais il ne lui manque que ses rideaux (pour la fenêtre mais aussi pour dissimuler une sorte d’ancien placard dans lequel se trouve la sécheuse). Et je ne m’en fais pas: si bébé me laisse le temps de me reposer, il aura ses rideaux; sinon, ça attendra. Car si moi j’ai voulu que la chambre soit prête, au fond cela n’a aucune importance. Non seulement bébé dormira dans la nôtre pendant un bout de temps (à moins que je me rende compte qu’il vaut mieux pas: on verra!), mais depuis sa conception, ce bébé se contente, pour tout habitat, d’un utérus pas plus grand que ça. Alors sa chambre, hein, pour le moment… Pauvre chou, il ne doit même pas encore imaginer que le monde est aussi énorme que sa petite chambre colorée!

Physiquement tout continue d’aller bien. Je promène mon chien le matin, je fais des conserves le soir. L’Homme s’est remis à cuisiner, lui qui m’avait charmée avec une sauce à spag au tofu pour ensuite ne plus toucher à un ingrédient (j’exagère, mais alors là vraiment énormément!). Ça ne fait que deux semaines que je remarque que mon fauteil de bureau est plus loin du clavier qu’avant. J’ai un bedon compact, qui ne m’empêche pas de dormir (mais j’ai dû cesser de dormir sur le dos, faute de confort, et ça aussi ça sera bien de le récupérer), et un bébé qui laisse mes côtes tranquilles et respecte mon sommeil (c’est à la vessie qu’il faut que je parle dans le nez à ce sujet!). Je dors davantage, mais une fois levée je ne traîne pas la patte. Tout va bien. Rien donc à raconter trop trop, et je sens que certaines (pas ici, hahaha!) préfèrent ne pas trop me croire. Elles portent leur histoire de grossesse comme un chemin de croix. Moi, eh bien… j’ai aimé l’expérience, ne leur en déplaise. L’accouchement ne me fait pas peur. Pas que je sois nigaude ou naïve! Mais je ne pourrais pas être plus prête, alors… Eh puis ça n’est pas une décision: c’est un état de fait. Depuis que ce bébé s’est accroché, il ne m’a pas causé de peur ou d’angoisse. Encore hier j’avais plein de trucs adminsitratifs stressants à régler, et mon anxiété plafonnait à ces sujets. Mais côté bébé? Non, pas du tout. Une mer sereine, un océan calme. Alors j’ai réglé ce que j’ai pu côté gestion et paperasse. Et demain je commence mon congé, et… la prochaine partie de ma vie! Le reste, ça attendra!

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22 réponses à 39 semaines… ou enfin, presque 40

  1. lyne dit :

    Ah!que de sagesse dans tes propos!
    Là c’est vrai que je te laisse ici.
    J’ai ma glacière à remplir(Je m’en vais dans un party de Filles super trippantes pour la 17e année) et puis j’ai celle de la p’tite famille à remplir également avec tous les petits plats cuisinés avec amour.
    Alors on se rejase dans quelques jours à moins que bébé n’ait fait son apparition pendant mon absence.Si c’est le cas je comprendrai ton silence.
    Je te fais une grosse bise.

    • vieux bandit dit :

      De la sagesse? Oh boy… 😉

      Allez, file rejoindre les filles! Amusez-vous bien!

      Bises!

      • lyne dit :

        Effectivement je me suis bien amusée et surtout je me suis bien régalée!
        Quelques exemples:crème brûlée au foie gras de canard,raviolis de crevettes sauce au beurre blanc et litchis,dattes farcies au chorizo et cheddar fort avec sirop de vin rouge,gravlax de saumon sur endives,terrine de légumes grillés et en finale,carrés de gâteau au fromage,café et caramel!!!
        Tout ça, servi en petites portions,pour qu’on puisse manger de tout et surtout pour que notre foie le supporte!(On dirait qu’inconsciemment on s’était donné le mot pour se faire un repas diététique!!!!Ha!ha!ha!
        Et puis un temps superbe,autant de nuit que de jour!

        Mais,j’ai failli manquer ça, car Belle-Fille a eu des contractions plus fortes et plus rapprochées jeudi soir.
        Alors on a pensé que ça y était.
        Donc je me préparais à rester à Québec avec Petite-fille .
        Mais, finalement ,ça s’est arrêté après trois-quarts d’heure.
        Et puis,quelques heures avant mon retour de party ,un téléphone de mon fils me disant de ne pas m’énerver mais qu’ils partent pour l’hôpital….
        Et là encore,déception,ils étaient de retour à la maison quand je suis arrivée chez-eux!Encore un faux départ!
        Alors le marathon de patience se poursuit….

        • vieux bandit dit :

          J’adore le « énerve-toi pas maman ». Je sais pas pour toi, mais pour ma mère… c’est la meilleure façon de l’énerver, et vite!

          Même pas de contractions ici. Et là oui je commence à sentir que les gens autour (mais pas moi!) s’impatientent. C’est rigolo! (Moi? Je me demande si j’ai le temps d’acheter et de canner des tonnes de betteraves…)

          • lyne dit :

            Y a pas seulement maman qui était énervée mais les 8 autres filles aussi!!!
            Et puis,Belle-Fille est bien tannée.
            Elle est en retrait préventif depuis le début de sa grossesse alors ça fait longtemps qu’elle est prête!!!
            En fait,avec tous ces faux départs elle ne sait plus ce qu’elle peut faire ou pas.

            • vieux bandit dit :

              Hahaha: les amies de ma mère aussi sont impatientes!

              Ouf, retrait préventif, ça peut devenir long en effet (mais imagine les cannages possibles! Mais bon, hein, on rêve toutes de ce qui est hors de notre portée!)

              • lyne dit :

                Belle-Fille n’est pas très cannage.
                Peut-être parce que Belle-Maman est généreuse sur les p’tits pots en cadeaux?

                • vieux bandit dit :

                  Bah, chacune nos personnalités et nos passions. Mettons que moi, avec des mois et des mois libres devant moi… les gens qui me connaissent se tasseraient de mon chemin! 🙂

                  • lyne dit :

                    Oh!Bien sûr elle a occupé tous ces mois de temps libre à beaucoup de choses et projets.
                    Et puis,quand on habite un 51/2 avec pas trop de rangement c’est pas difficile d’être raisonnable sur le cannage!!!
                    C’est juste que là,maintenant, elle est prête à la prochaine étape qui est d’accueillir et connaître enfin de « visu » le petit coloc qui partage son corps depuis longtemps!

                    • vieux bandit dit :

                      Dans mon ancien 5 et demi, effectivement, rien pour canner. (Mais je te me l’aurais organisé, ça en aurait été effrayant! Sauf que c’était si petit qu’il aurait fallu mettre bébé dans le placard du Coco…)

  2. Elise dit :

    Tu es prête à partir on dirait! Je te lis et ça me replonge dans mes souvenirs. J’étais à peu de choses près dans le même état d’esprit. Très très en paix avec ma grossesse, avec l’accouchement, avec l’allaitement (est-ce l’effet sage-femme?). Et tout s’était bien déroulé, sans anicroche. Je te souhaite un bon départ!

    • vieux bandit dit :

      L’effet sage-femme… ou la femme qui cherche le suivi sage-femme, qui a déjà une certaines façon de voir les choses? Je ne sais pas, mais oui, je sens plus de sérénité de ce côté que… mettons… dans les services d’obstétrique des hôpitaux!

      Merci pour tes souhaits!

  3. Gawi dit :

    Ça m’a rappelé le souvenir du dernier déjeuner que j’ai pris avant d’être papa. Un de ces moments de la vie où les minutes semblent prendre une autre saveur. On ne contrôle plus rien, c’est le destin qui prend les commandes pendant un moment. Rendu en plein milieu du livre, un nouveau chapitre commence.

    Je suis avec toi mentalement pendant cet épisode. Je te souhaite que la nature soit bonne avec toi.

    🙂

    • vieux bandit dit :

      Ouais, ça fait drôle d’être devant l’inconnu. Enfin, je sais un peu ce qui s’en vient, mais impossible pour moi de reconnaître une sensation ou d’avoir une attente précise. Y a les descriptions théoriques, et y a moi et bébé: qui sait si on ressemblera à ce qu’on a lu ensemble? Y a pas grand-chose qui ressemble à ce feeling-là!

  4. _Borabora_ dit :

    Bon congé! Et surtout, bonne poursuite des choses, puisque, comme tu le dis si bien, c’est une page qui se tourne!

  5. Bon congé… bon bébé… Je te souhaite le meilleur. Partout!

    Je ne peux m’empêcher de me revoir, plutôt pas mal dans le même état… j’y retournerais avec joie! Eh oui; c’est bête de même! Quand on aime ça… on aime ça! Et pourtant, je suis une récidiviste 😉

    Allez bébé; c’est le moment!

  6. La Marmotte dit :

    Cher Vieux-Bandit, tu es radieuse!
    (Et si sage!)

    Profite de ton congé et fais le plein, tu en auras besoin!
    🙂

    • vieux bandit dit :

      Mon corps a déjà tout compris, et ce matin il a voulu paresser (puis Tao et Tango ont fini par s’en mêler…). Je prends ça cool: eh oui je vais canner et faire du ménage, essayer en douceur de rattrapper ce que j’ai échappé depuis des semaines et des mois, mais entre deux siestes et trois séances de lecture. La chaleur est estivale, mais les arbres sont colorés: à la fois bizarre et fichtrement charmant. Profitons-en!