Pas vraiment, non

Ça va, vous?

Moi, pas vraiment. Non, en fait. Pas depuis… ouf, 2020? Et même là. Je vis de l’anxiété (je me réveille le matin et, la plupart du temps, ça déclenche des haut-le-cœur et des sueurs froides et je dois respirer ou me distraire pour ne pas que ça dégénère). Je vis de l’isolement (je parle un peu plus à d’autres humains, ça commence à s’améliorer un peu). De la peur. Un sentiment d’incompétence immense. (Non, une certitude d’incompétence. Sauf dans mon travail.) Une vulnérabilité que je ne veux même pas mesurer. Une précarité, aussi. Des douleurs. Le sentiment de culpabilité, je n’en parle même pas: c’est le décor.

(Quand je regarde en arrière, que je constate comment je n’ai PAS réagi alors qu’il l’aurait fallu (et que tout empire depuis, bien sûr), ce qui me vient comme mots pour décrire les effets de la pandé-séparation, c’est que j’ai été démolie. Mais un meilleur terme serait disloquée. Je suis tombée en miettes, en silence, sans la force ou la capacité pour réagir, mais sans en donner l’impression, autant que possible. Maintenant, faut recoller les morceaux. Ceux qui sont encore reconnaissables, du moins, et lâcher prise quant aux autres. Apprendre à être indulgente envers moi-même, à m’offrir la compassion que j’offre à la plupart des humains, spontanément. Ça, c’est moins évident.)

Vous vous demandiez ce qui motive mon yoga quotidien, ce qui explique ma voracité de lectrice, ma productivité intense certaines journées? Voilà, z’avez la clé. Non, vous ne pouvez probablement rien faire, et c’est correct, je ne vous demande pas de solution. Je voulais juste mettre cartes sur table. Simplement dire que ça ne va pas m’aidera probablement. Mais vous, ça va? Je me le demande vraiment. Et je me rends compte qu’avec tout cet orage incessant dans ma tête, je n’ai pas eu beaucoup d’écoute pour les autres. Je m’en excuse, et j’ai l’intention de renverser la vapeur là-dessus.

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