Ma mère, c’est la plus forte!

Je ne me plaindrai pas de vivre en région (vous allez comprendre pourquoi…), mais je n’ai pas pu trouver localement le livre dont je vais vous parler aujourd’hui, et dont j’avais entendu parler depuis sa campagne de sociofinancement, avant même sa publication. On le trouve sur Amazon, mais j’ai toujours des problèmes avec Amazon et eux en ont à traiter leurs employés avec dignité, semblerait, alors cette fois je n’ai même pas tenté le coup: le temps (ma grossesse) pressant, j’ai fini par communiquer avec l’auteure, Cynthia Durand, qui m’a gentiment répondu en direct d’Iqaluit (où il neigeait pendant que moi je croulais encore sous les tomates, fin septembre… J’ai beau aimer la neige, je me trouvais bien ce jour-là, la bédaine au soleil dans mon potager moins nordique: fiou pour ma région même si elle m’exaspère parfois)! Et ma Puce a reçu son exemplaire dédicacé le jour précédant son quatrième anniversaire. Je savais avant même de voir le livre, de le tenir entre mes mains, qu’il serait parfait pour préparer ma grande à la naissance du prochain membre de la famille. Pourtant, entre les cadeaux (petits mais nombreux) de fête et les nouveaux livres, ma fille n’a pas voulu qu’on lise celui-là le jour de sa fête. Alors je l’ai lu toute seule, quand elle a été au lit ce soir-là.
151006 190
Et mes larmes ont coulé dès la première page du récit (ah les z’hormones de la grossesse!). Parce que ma fille, depuis quelques mois, sent bien que sa réalité va bientôt être bouleversée, et que si elle en est heureuse, elle s’accroche tout de même à moi de plus en plus fort (et ça, c’est très fort!). Si bien que chaque matin, c’est elle qui vient me réveiller en me rejoignant dans mon lit. On se colle, on se cajole, et elle veut que je lui parle de quand elle était bébé (son histoire favorite concerne ma cramaillote ratée, avec elle qui part à quatre pattes de tous côtés pour aller manger du gazon et des herbes… assorties). Et que fait le jeune enfant du récit? Il se colle avec sa maman dès le matin venu. Je le savais, je vous dis, que ce livre-là serait parfait pour nous!

Je l’ai lu à ma fille depuis, et elle aussi a été émue de voir sa réalité bien à elle en images et en mots. Vraiment sa réalité: celle où personne ne connaît encore le sexe du bébé à venir, celle où on utilise de vrais mots pour décrire ce qui s’en vient, celle où un accouchement, c’est un beau moment, un moment qui fait partie de la vie, tout simplement. Celle où la maman lui place la main au bon endroit pour recevoir — déjà! — de petits coups de pieds (si le deuxième grouille autant qu’elle — et je crois bien que ce sera le cas — elle en recevra, des coups de pieds…).
151006 191Dans l’histoire, la naissance se passe à la maison, tout simplement, une nuit. En présence du papa et d’une amie (qu’on peut imaginer sage-femme). L’aîné n’est pas loin non plus. Les explications viennent avant le grand moment, comme il se doit, puis tout devient plus doux, plus feutré, jusqu’à l’arrivée du bébé. Aussi bien dire que tout cela correspond aussi à ma réalité, à celle que j’ai vécue à l’arrivée de ma Puce chérie. Il y a même une chatte, alors là! Et une maman qui lit à son enfant!

Les images d’Andréann Larouche sont magnifiques, pleines de tendresse, le livre est magnifique, et les mots de Cynthia Durand sont… parfaits. Le livre a sa page Facebook et l’auteure est en ligne, sur son propre blogue: allez-y! J’ai commandé un second exemplaire, et j’entends l’offrir à ma sage-femme. Mais… quand le prochain bébé aura un nom, il m’en faudra un autre, qui lui sera dédicacé. Parce que non seulement c’est une belle histoire préparatoire, mais c’est aussi une belle histoire pour raconter comment on vient au monde, en toute simplicité. Et cet enfant-là aussi y verra sa réalité, avec sa grande soeur qui l’attendait!
151006 192

——————————-

Je vous avais déjà parlé d’Une naissance heureuse, d’Isabelle Brabant (qui, justement, signe l’avant-propos de Ma mère, c’est la plus forte!). Depuis la naissance de ma Puce, une nouvelle édition a été publiée, que mon Homme m’a aussitôt offerte et que je me promettais de lire avant la naissance du prochain bébé de la maisonnée. C’est maintenant chose faite, du début à la fin. Plein de douceur et de ressources (et de références à des études absolument sérieuses, pour celles et ceux qui douteraient encore de la nécessité de remettre les accouchements naturels et sans aucun accroc — les plus communs si on crée les bonnes conditions pour qu’ils se produisent (etc.) — au coeur du discours trop souvent alarmiste et médicalisé qu’on entend (et voit…) généralement sur la naissance) encore une fois, c’est un ouvrage magnifique (même si voilà, je suis relectrice en plus de traductrice, et je l’ai lu stylo à la main pour y corriger plusieurs petits défauts que ne verra jamais le lecteur moyen — c’est absolument normal pour un premier tirage d’une édition entièrement renouvellée, d’ailleurs). Un seul bémol, un truc qui m’a vraiment agacée cette fois-ci (moi qui suis en croisade personnelle dans ma vie contre ce qui est moins que rationnel et plutôt antiscientifique), ce sont les mentions de l’homéopathie (et parfois d’autres traitements sans fondement prouvé/prouvable). Je trouve (c’est personnel) que même sans promouvoir la chose, la mentionner entache un peu le propos autrement scientifiquement et statistiquement fondé dans le roc. Les méta-analyses sur l’homéopathie se succèdent et démontrent toutes la même chose: elle est aussi efficace qu’un placebo (ce qui n’est pas rien, je l’admets). Bref, ce n’est qu’un bémol, qui n’enlève rien au 99,9% restant de l’ouvrage, un ensemble de textes puissants et combien nécessaires pour tous ceux qui touchent de près ou de loin à la périnatalité.151006 189

Taggé , , , , , , , , .Mettre en favori le Permaliens.

5 réponses à Ma mère, c’est la plus forte!

  1. isabelle brabant dit :

    Bonjour
    Merci pour ce commentaire bien senti sur mon livre. je vous écris parce que je serais ravie, vraiment ravie de connaître vos corrections de coquilles et autres erreurs. Je m’empresserais de les corriger, je vous l’assure. Quant à l’homéopathie, on pourrait en discuter un jour, et je vous expliquerai pourquoi les recherches démontrent ce qu’elles démontrent. Cela dit, c’est nommé comme ça, pour ceux que ça intéresse!
    Merci pour les coquilles
    isabelle

    • vieux bandit dit :

      Me voici infiniment gênée maintenant d’avoir été lue! Mais oui, avec plaisir je prendrai le temps de retracer les coquilles et corrections que j’ai apportées (qui sont, je répète, bien normales: on en trouve toujours dans un livre, peu importe les paires d’yeux qui y passent) et de vous en envoyer la liste.

      (Pour l’homéopathie, oui bien sûr qu’on pourrait en discuter… mais je comprends aussi que l’approche sage-femme est d’accompagner sans juger (ce qui est rare et précieux!). Et que ça va loin, plus loin que moi je ne pourrais aller (j’essaierais que mon visage me trahirait!))

    • vieux bandit dit :

      J’ai envie d’ajouter que je n’aurais sans doute pas eu une aussi belle histoire d’accouchement (https://www.campagnonades.com/histoire-daccouchement/) pour ma fille adorée (https://www.campagnonades.com/anne-gaia-dawn-aimee-ma-puce/) sans Une naissance heureuse. Et que la lecture de la nouvelle édition m’a permis un regard renouvelé sur l’expérience et m’a donné la chance de préciser, avec ma sage-femme, ce que je souhaitais ou pas la prochaine fois (qui approche…). Que c’est un ouvrage qui a changé ma vie et la change encore.

      C’est Martine des Banlieusardises qui m’en a parlé la première. Et mon expérience partagée ici a mené la conjointe d’un bon ami à choisir d’accoucher de leur deuxième enfant à la maison. Le cycle magique de la transmission, et c’est grâce à vous!

  2. Andréann dit :

    Je te remercie. J’ai essayé du fond du cœur de créer des images douces qui reflèteraient les mots juste de Cynthia, et c’est le principale commentaire que je lis à leurs sujets!

    Merci d’avoir pris le temps d’écrire un texte si complet sur notre livre. Ça me fait vraiment chaud au cœur qu’il t’aille touchée ainsi, et que ta fille l’aime également.

    Si tu le permets, j’aimerais mettre en lien ton billet dans un de mes prochains billet de blogue. 🙂

    • vieux bandit dit :

      Mais bien sûr! Et vraiment, c’est moi qui te remercie. Ces images-là nous ressemblent (il ne manque que mes lunettes!) et collent à merveille au texte.

      (Et ce que vous ne savez pas, ni toi ni Cynthia, c’est qu’ici on a beaucoup de livres pour enfants… et que je suis très critique! Pas ouvertement devant ma puce qui n’a pas les mêmes goûts et ne voit pas les mêmes choses, mais très critique quand même!)