Vivre mieux

Le gouvernement du Québec offre gratuitement (par l’entremise des personnes qui font le suivi de grossesse et en ligne) le guide Mieux vivre avec notre enfant de la grossesse à deux ans. Je le dis avant tout pour que ce soit clair: c’est une belle initiative, un bel outil de référence (parmi d’autres) qui a le grand avantage d’être gratuit. Je l’ai lu d’un bout à l’autre. C’est un guide qui parle de plein de trucs, qui semble bien structuré (et je peux facilement, puisque c’est mon métier, imaginer le cauchemar que doit être chaque refonte de la chose, bilingue de surcroît!). Évidemment il faudra qu’on s’en reparle quand je pourrai comparer réalité et petit guide format brique. Mais vous imaginez déjà que je ne vous parle pas du guide pour en vanter toutes les qualités, hein. Quand même, quand même: sur 736 pages (j’ai la version 2010, presque identique à la version 2011), seulement trois choses qui m’ont fait sursauter. Ou plutôt… un sursaut, une erreur factuelle et un cas de campagnarde grimpée très haut dans les rideaux. Dans l’ordre:

On trouve toute une section sur le dérangement intestinal (diarrhée). Dans cette section, on peut lire, comme solution:

Lui donner moins souvent des aliments froids : lait, jus, crème ou lait glacé, sucette glacée, barbotine (slush). (page 545, en bas, à droite)

Attendez donc une minute… Le titre, encore? Mieux vivre avec notre enfant de la grossesse à deux ans. À deux ans. Que fait votre enfant de moins de deux ans, torpinouche, à boire de la slush? Les parents chez qui c’est courant, c’est bien dommage, ont besoin d’un guide pas mal plus insistant. Je. Ne. Comprends. Pas.

L’erreur factuelle ensuite (et là je peux me tromper, mais…). On parle ici de l’aide automatiquement accordée aux parents de triplés, quadruplés et autres situations où le nombre de bouches dépasse le nombre de seins disponibles (bon courage! Personnellement, l’idée me fait paniquer!).

Le centre hospitalier ou la maison de naissance signale l’événement au Ministère dès que les enfants ont quitté l’établissement et lui transmet les renseignements dont il a besoin. (page 664, en bas, à droite)

À ce que je sache, dans les maisons de naissance, il n’y a que des sages-femmes, et ces sages-femmes ne suivent pas les grossesse de jumeaux, alors imaginez un peu les triplés. C’est une erreur factuelle, que j’aurais pincé en relecture (et c’est bon que je l’aie fait: je n’avais pas réalisé jusque-là que mes relectures comprennent souvent la vérification des faits, ce qui n’est pas le cas de toutes!). Mais elle me dérange car elle laisse à croire que tout le monde et n’importe qui a facilement accès aux maisons de naissance, ce qui est archifaux. Signez la pétition, voir si on ne peut pas motiver un peu notre super Ministère à bouger.

Ensuite… la raison pour laquelle j’ai grimpé aux rideaux (et attention, ce qui suit est dit carrément, sans détours…):

Que faire avec Pitou ? Préparez-le à la venue du bébé. Avant la naissance, diminuez peu à peu le temps que vous lui consacrez. Faites semblant de pousser le landau ou de bercer une poupée pour l’habituer à votre future routine. Faites-lui écouter des sons de bébé. Ne lui permettez pas de grimper sur les fauteuils ou de prendre la nourriture sur la table. Dès la naissance, faites-lui sentir les vêtements du nourrisson. Parlez-lui gentiment lorsque bébé est là et ignorez-le lorsque bébé dort. Il associera l’enfant à une source de plaisir pour lui. (page 575, en haut, à droite)

C’est là que matante campagnarde a pogné les nerfs. Matante campagnarde va vous mettre les points sur les i, elle! Vous avez un chien et vous attendez un bébé? Y en a pas, de problème. Mais souvenez-vous bien que vous avez été responsable du chien AVANT de l’être du bébé et que ce chien-là a sur vous des droits! Hon, c’est pas ça que vous vouliez que je vous dise? C’est ben dommage! Vous en voulez pas, des responsabilités? La clinique d’avortement, c’est par là, gênez-vous pas! Non, pas la SPCA: c’est pas le chien le problème, c’est vous! Et merci de ne pas vous reproduire: des parents irresponsables, il y en a déjà assez, le quota est atteint pour le siècle au complet! Non mais! Et quant au Ministère et au gouvernement, s’ils ne connaissent rien aux chiens (et c’est manifeste!), qu’ils se taisent, un point c’est tout! Le guide ne nous dit rien des hamsters et des lapins, qu’il se taise aussi pour les chiens! Diminuer le temps que vous consacrez à votre chien? Ça c’est une belle recette. Comme ça, tout le monde sera moins heureux: bravo! Ignorer votre chien quand vous avez deux minutes pour lui, quelle idée intelligente! Oubliez aussi que s’occuper d’un chien, c’est bon pour la santé… humaine! Et quel bel exemple d’irresponsabilité vous allez offrir à votre enfant! Bravo!

Au lieu de cela, présentez donc votre bébé au chien de la bonne façon, en lui faisant comprendre que voilà un nouveau maître. Petit, oui, mais à respecter comme un autre humain (ah mais là, si votre chien pique la bouffe sur la table… c’est que vous n’exigez déjà pas le respect; bonne chance avec votre enfant qui deviendra ado! Oui, celui que vous avez gavé de barbotine chimique, là!). Et oubliez le gouvernement du Québec comme source d’information pour votre chien: tournez-vous plutôt vers Cesar Millan.

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6 réponses à Vivre mieux

  1. Manon dit :

    Moi, j’ai 4 exemplaires de ce fameux guide… Tous d’années différentes (2002 à 2008)… À en croire la 4e version, on aurait été des parents pas d’allure en suivant les recommandation de la 1ere version que j’ai reçu…

    Ché pas pourquoi j’ai toujours préféré mon bon sens et ma jugeotte!!!

    PS: je me souviens aussi de la version 1980 que ma mère a reçu à la naissance de mon frère!!!

    • vieux bandit dit :

      Le bon sens? Quelle idée! 😉

      Mon Homme essayait de me calmer (pas sur l’histoire du chien: il capotait lui aussi!) en me disant que c’était conçu ratisser large. Sauf que son exemple me fait aussi grimper dans les rideaux, et le voici: quand il a suivi avec la maman du Coco les cours du CLSC, il y avait une pause dans ces cours. Une pause… cigarette. *soupir*

      (Je sais très bien à quel point c’est difficile d’arrêter de fumer! (C’est de loin ce que j’ai fait de plus difficile dans ma vie, et je doute qu’un accouchement change ça, à moins que ça dure 8 mois et me rende suicidaire!) Et je sais aussi qu’il vaut parfois mieux fumer 4 cigarettes par jour que virer complètement folle enceinte. Mais je sais encore mieux qu’il y a moyen de ne pas fumer pendant 2-3 heures, bordel!)

  2. Manon dit :

    parlant cigarette…

    Ma belle-mère est une fumeuse… sauf que beaucoup de monde ne le sait pas!

    Elle fume une cigarette après le repas, souvent en prenant sa marche dehors ou en faisant le tour de ses platte-bande de fleurs.

    14 cigarettes par semaine, un paquet au 2 semaines environ.

    Je ne crois pas que c’est ben pire qu’un litre de café accompagné de 2L de coke par jour et de balonné pour diner!!!

    • vieux bandit dit :

      Ah, y a des gens qui semblent ne pas « accrocher » (chanceux!), ou qui sont capables de limiter la chose. Et je suis entièrement convaincue que le problème, c’est pas le tabac… mais bien toute la marde chimique qui y est ajoutée! (J’ai des amis qui fument du tabac-tabac, et eux, s’ils arrêtent, c’est 3 jours de sevrage physique, pas des mois ou des années de sevrage chimique! C’est vraiment fou ce que ça fait au cerveau, une petite shot de dopamine à volonté, x fois par jour. Tiens: j’ai rêvé la nuit passée que je fumais! Eh QUE c’était bon! (ça ne le serait pourtant pas — mais c’est pas le goût qu’on cherche, c’est la dopamine! Dopamine mon amour! 🙂

      Je ne suis déjà pas trop portée sur la « liqueur » (de temps en temps, ça me prend!), mais depuis que je suis enceinte, j’ai juste plus envie de Pepsi. Par contre j’ai découvert que le ginger ale, je ne déteste pas ça de temps en temps. Mais mon grand classqieu demeure, encore et toujours l’eau. Pas compliquée… pour certaines affaires, moi! 😉

  3. La Marmotte dit :

    Ça c’est la politicaillerie en général…

    Au ministère de l’agriculture, personne ne sait faire pousser une tomate…

    Au ministère de la famille, il ne doit pas y avoir beaucoup de parents non plus (et apparemment aucun ami des animaux non-plus).