Une épinette de Nowel

Historique familial de nos campagnards: chez l’Homme enfant (enfin, chez ses parents), toujours un sapin naturel, acheté. Chez la femme (enfin, moi! Suivez un peu!) enfant, toujours un sapin naturel, mais d’abord coupé sur le terrain (avant le départ permanent pour la ville). Chez eux devenus adultes… rien. Parce qu’ils refusent le sapin artificiel et le troube du sapin naturel. C’est triste? Mais non! La campagnarde a plus d’un tour dans son sac, et a toujours fourni au Petit Coco (de moins en moins petit…) un semblant de sapin original, sous une forme ou une autre. La campagnarde, a, voyez-vous, une certaine culpabilité sapinière… Dans une vie antérieure, elle a comme laissé un sapin pourtant acheté au bon moment se dessécher complètement… jusqu’en février. Sachant les autres occupants du bloc sortis, elle a descendu le chicot sec à la rue (en le plantant dans le banc de neige devant chez les voisins, vous pensez bien!) et est remontée, contente de son coup. Sauf que les trois étages de l’imposant escalier… étaient couverts d’aiguilles sèches de sapin sec! Voilà pour le secret. C’est la première fois, cette année, que je replonge. Et je le fais en trrrrrès bonne conscience.

Pourquoi je dis ça? À cause de cet article de Protégez-Vous, dans lequel on répond à la question suivante: est-il plus écolo d’acheter un sapin de Noël naturel ou artificiel? Bon, l’artificiel n’entre pas ici. C’est affreux, c’est faux, il faut l’entreposer, ça n’a pas l’odeur que je veux durant les fêtes… c’est non, et un non catégorique. L’article me donne d’ailleurs raison selon une analyse du cycle de vie des deux produits. Le sapin naturel, maintenant…

Au contraire, le sapin naturel présente l’avantage d’être cultivé sur des terres souvent peu propices à l’agriculture(1). De plus, en séquestrant du CO2 tout au long de sa croissance, il permet de lutter contre l’effet de serre. Sans parler de sa bonne odeur de forêt et du plaisir de l’acheter(2)…

En revanche, même s’il peut être recyclé(3), sa fin de vie occasionne des émissions de gaz carbonique et de méthane qui contribuent aux changements climatiques(4). À noter aussi que la culture des sapins nécessite l’usage de fertilisants et de produits toxiques(5), notamment du diazinon, un pesticide à large spectre très nocif pour la biodiversité.

(1) Non seulement peu propices à l’agriculture, mais notre sapin (qui est une épinette, Fanny Tremblay (suivez le lien pour comprendre si vous n’y êtes pas)) vient de notre cour arrière! Il y a là quelques épinettes d’une hauteur parfaite, et qui ont été plantées (étrangement ici elles l’ont été) beaucoup trop près les unes des autres, ce qui préviendrait leur croissance harmonieuse si ce n’était de nous et des fêtes!

(2) Le plaisir d’acheter? Cela m’échappe un peu (complètement, oui!). On s’en passera donc!

(3) Il sera brûlé! Aucune dépense d’énergie pour le transporter ailleurs (sauf quelques calories brûlées par un humain consentant), ni avant son utilisation ni après!

(4) Pas vrai ici, où il ne sera ni transporté par camion ni transformé en paillis, mais bien brûlé à domicile, car:

La combustion produit du dioxyde de carbone mais la combustion du bois ne contribue pas à augmenter l’effet de serre car l’arbre utilise du dioxyde de carbone lors de sa croissance. Il en utilise autant qu’il y en a de rejeté au cours de la combustion (source).

(5) Ha! Nous aurons plutôt une épinette bio! Aucun pesticide, aucun produit chimique, vous pensez bien! Et si elle n’est pas parfaitement conique et fournie comme les sapins vendus à un prix de fou (pour les fous qui tiennent à leur cône!), elle est loin de ressembler à l’image avant du petit sapin de Charlie Brown, quand même!

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L’Homme, son chien, et le premier arbre de Nowel qu’il a abattu!

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8 réponses à Une épinette de Nowel

  1. Manon dit :

    Ben d’accord avec toi,

    Ici on fait pareil depuis 6 ans maintenant.

    Pis le conifère (parfois un sapin, parfois un épinette, parfois une pruche) qu’on choisit, serait enlevé de toute façon au printemps pour faire entrer un peu de lumière sur le terrain.

    • vieux bandit dit :

      À moins d’en planter de nouveaux à chaque année pour les Nowels futurs, on n’en aura que pour quelques années. Alors la plantation, on y pense! (Un jour peut-être le Coco pourra amener ses enfants ici pour choisir leur sapin! Ah que ça me plaît, cette idée de continuité et de permanence!)

  2. Manon dit :

    Nous y’en a des nouveaux qui germent à chaque année. Si on en enlève pas quelques-un c’est l’envahissement par les conifères et les érables.

    On a aussi de beaux chênes. Les chênes ça me désole de les enlever, j’en ai un justement qui ne pourra probablement pas rester sur le terrain, je préfèrerais lui trouver un nouveau terrain.

  3. vieux bandit dit :

    Fais du replantage façon guérilla! 🙂

  4. C’est bien ça! Chanceuse!

    Chez nous, en banlieue, on n’a pas cette option d’aller se bûcher une épinette juste à côté.

    Pendant quelques années, nous avons eu des « Arbres de Noël naturels », achetés à des prix de fous. Mais après avoir lu exactement le même article dont tu fais référence, nous sommes retournés à l’artificiel, qui ne sent rien et qui est définitivement moins l’fun a avoir.

    Je dois avouer que c’est un choix déchirant. Ça a moins l’avantage d’être moins d’entretien…

    • vieux bandit dit :

      Ouin… il est fort possible que le voisin soit pas trop heureux de te voir passer par-dessus la clôture avec ta scie…! 🙂

      Ton sapin artificiel, faudra l’utiliser 20 ans pour le rentabiliser au plan écologique! Et là, tu t’es mis les pieds dans les plats: je sais que tu l’as! Alors non, tu peux pas venir t’en bûcher un chez nous l’an prochain, vilain! 😉

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