Un mot (trois) sur la patente

J’apprends lentement à m’écouter. C’est-à-dire que 1) lorsque les enfants ne sont pas autour de moi je réussis à entendre mes propres pensées, c’est déjà bon, et 2) je suis en train de me réapproprier mon identité. Ce n’est pas que je l’avais oubliée ou égarée comme telle, c’est que le couple monogame hétérosexuel dans lequel j’étais venait avec une structure (et une famille recomposée) qui évitait certains questionnements. Mettons ça sur vingt ans, et ça en fait lourd à dépoussiérer. Et il n’y a pas de coupable ici. Je vous donne un exemple. Quand on s’embarque les yeux ouverts dans une relation avec une personne qui s’est sentie infiniment trahie par des infidélités dans son couple précédent, on sait qu’on ne pourra pas être infidèle, on l’accepte joyeusement, même. Sauf qu’après vingt ans, il peut arriver qu’on se rende compte qu’on n’a jamais exploré (même pas la possibilité) qu’il puisse exister en nous des désirs autres.

Je ne suis plus la vingtenaire aventurière que j’ai déjà été, ni celle qui rêvait de campagne et d’enfants. Je suis mère, célibataire, et j’ai de l’expérience avec plein d’affaires. Sauf que je n’ai pas été mon propre centre d’attention depuis vingt ans. Maintenant je prends le temps de me poser des questions. Si j’enlevais x de ma vie, si je changeais y, comment je me sentirais? Et j’écoute les réponses, qui sont parfois très claires et quasi physiques.

Quand je pense à une relation future qui serait exclusive, ou à long terme, ou qui ferait qu’un autre adulte partagerait mon quotidien, ça devient très clair: je ne veux pas ça. Absolument pas. Ce n’est pas la blessure qui parle, c’est l’ensemble. Mais cette réponse nette ne m’empêche pas de me poser beaucoup de questions (et de lire énormément, évidemment). Or après que j’aie mentionné quelques trucs à ce sujet, un ami m’a envoyé un lien vers cet article-là. Qui décrit très bien mes désirs, mes envies et mes besoins. J’ai beau être non pratiquante pour le moment, je crois qu’un jour, je pourrai dire que ce que je vis et qui me convient, c’est le polyamour en solo. Priorités: mes enfants (mes chats aussi) et mon autonomie. Et ensuite on verra, mais pas de monogamie, pas de malaise, pas de non-dits. Des amis, des amies, des humains dans mon lit, oui, mais sans le poids du couple.


Bon bon bon, maintenant un petit divertissement avant la fin de semaine? Cliquez, vous pouvez pas le regretter.

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2 réponses à Un mot (trois) sur la patente

  1. Clément dit :

    Tout est bien dans ce texte! Jusqu’au dernier lien!

  2. Campagnarde dit :

    (insérer ptit cœur ici)
    😉