Un clavier sans b

Un soir, j’ai entendu un ploc. Entre le chien et les quatre chats, les bruits de chute sont normaux, on finit par s’y habituer et regrouper les multiples enquêtes à un moment propice de la journée. (Parenthèse: mes chats boivent à même mes verres d’eau. Ils préfèrent mes verres à leur bol et à leur fontaine. Un ami me dit que c’est dégueulasse, qu’ils me refilent des parasites… et je lui réponds que pauvre de lui, les chats et moi on a déjà partagé tout ça y a longtemps. Or, le chat qui aimerait avoir le monopole du verre à maman, c’est Tao (voudrait bien le monopole de la maman itou). Mon Tao qui attend patiemment, lorsque le verre est trop vide pour qu’il atteigne l’eau, que j’aille le remplir pour qu’il puisse s’assouvir.) Le ploc, cette fois-là? Rien de bien grave, juste un verre presque plein renversé sur les papiers de mon bureau (ceux devant l’écran, donc pas du tout importants…) et mon clavier. Merde. Trois serviettes détrempées plus tard (comment un verre si petit peut devenir un lac une fois renversé, j’ai pas trop compris), le clavier a été laissé à l’envers pour s’égoutter.

Ouf, que je me suis dit. J’ai donc bien fait une bonne affaire en achetant un clavier spill-proof! Hein, le nom le dit, tu spilles, pis ça proof. Ouin. Saut qu’en français, ça devient… anti-gouttes. Oui, gouttes au pluriel, mais gouttes comme dans pas un lac. Hmm. Le lendemain matin, je me mets au boulot en commençant par un courriel. Première nouvelle, appuyer sur Ctrl fait surgir la calculatrice. Ah. C’est nouveau. Deuxième nouvelle, l’OQLF a éliminé les espaces, apparemment. Troisième nouvelle? Le b aussi a disparu. Plus de b ni en français ni dans aucune langue. Ouais. Je ne ferai pas la journée comme ça (certaines lettres de mon mot de passe pour le courriel ne fonctionnaient plus… après trois essais, j’ai fini par comprendre pourquoi!). Après avoir couru comme une folle décrocher le clavier du Coco (trop vieux, pas USB, et mon ordi, trop récent (!), qui n’avale que ça…) et celui qui s’empoussière au studio, pas le choix, on remet le tout petit clavier dur livré avec l’ordi. Depuis? Oh que je sacre mes amis! J’avais oublié à quel point j’étais habituée à mon clavier courbé et à ses raccourcis (et pourquoi j’avais, en fait, acheté mon bon clavier pour remplacer le clavier de série, qui couine quand j’appuie sur ses touches de gauche). Et la douceur de ses touches! J’en ai commandé un autre. Pareil. Parce que je suis infiniment difficile (l’appuie-poignet est intégré à mon support à clavier, alors je ne peux pas en avoir un, j’aime avoir des touches de raccourci, et le seul problème de mon bon clavier, à part de s’être noyé, est de ne pas avoir un petit témoin lumineux pour la fonction tout en majuscule, ce que je continue à déplorer, m’enfin…) et que le connu est un moindre mal, même s’il n’est ni parfait ni étanche (tenez, c’est ça: en vilaine que je suis j’ai fait l’association spill-proof = étanche. Erreur!).

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