Un autre déménagement?

J’ai dit et redit qu’on ne m’y reprendrait pas. Après ma folie des déménagements attrapée (et finalement guérie) dans la vingtaine, et maintenant avec l’achat de la maison, c’est dit et redit, je ne veux plus jamais déménager! La madame veut pu rien savoir. Et pourtant… Et pourtant d’autres déménagent et vendent. Comme mon beau-père, qui a vendu son chalet, tanné des dégâts d’eau, voulant éviter les dépenses à venir et finalement ne trippant pas si fort que ça sur les visites hivernales pour enlever la neige sur le toit. Pas de problème, que je lui ai dit, on va aller t’aider à tout vider. Super, qu’il m’a répondu, tu partiras avec tout. Hein? Peurdon? Eh bien oui, campagnarde, tu hérites du contenu d’un chalet. Bon. J’avais jamais vu ledit chalet, moi. J’avais un peu peur.

Première étape, louer un camion. Facile, ça, non? En ville il nous suffisait de marcher cinq minutes pour louer un véhicule pas trop cher. Ici? Pas mal plus compliqué, finalement! Sans doute parce que c’est pas comme ça que ça marche! Ici, tu déménages, tu appelles tes chums qui ont des pick-ups! Ouin, bon. Doit bien y avoir des services de location. Pour des voitures, oui. Pour un camion? Complexe! U-Haul à Joliette (leur site parle d’une ville à vingt minutes de chez nous, mais oubliez ça, z’ont pas le bon camion…) ne nous promettait rien: aucune garantie que le diable sera disponible, que des couvertures seront là, ni même que le camion réservé sera celui qu’on nous offrira, à l’heure voulue! Ah mais c’est pas grave: si nous n’honorons pas votre réservation, on vous donne cinquante dollars! Euh?! On ne se comprend pas: je veux vous donner mes sous et avoir le bon camion! Comment voulez-vous que je vide un chalet à 300 kilomètres d’ici avec voitre cinquante dollars? Oubliez-nous! Heureusement, Sauvageau nous a réglé le problème, pour trente dollars de moins et pour la fin de semaine au lieu de la journée! (Et pour vingt dollars, Lou-Tec nous a trouvés diable et couvertures, na!). Tôt un samedi matin, dans la pluie et ensuite le brouillard, nous sommes donc allés faire un tour dans les Laurentides.

Ce que vous voyez ci-dessous, c’est le contenu du camion le lendemain matin, quand nous avons eu le courage de tout vider (remplir à quatre, ça va bien… vider à deux… aussi, mais tant qu’il y a une nuit entre les deux!). Ça a l’air vide? Ha! C’est un camion de seize pieds, ça! Et rempli avec art. Ce rien renforme un divan-lit, un fauteuil, des lampes, un vaisselier, un autre meuble de rangement, deux tables, six chaises, des outils, une brouette, de la vaisselle, du bois, alouette! L’Homme et moi ne cessions de remercier… pour nous faire remercier en retour! Mon beau-père était tout simplement content de ne pas encombrer son logement et de passer au suivant bien des choses qui ne lui sont plus utiles et qui lui sont pour beaucoup parvenues selon le même principe. (En fait c’est le principle tout simple de Freecycle: on donne ce qui peut servir à d’autres, ce qui me semble tellement logique que je ne comprends pas pourquoi ce n’est pas fait partout, à grande échelle, de façon plus organisée!)

Et en une seule journée, notre maison est passée de zen (par le vide) à habitée et confortable! D’espace théorique pour recevoir beaucoup de gens, la maison est devenue prête à recevoir en grand, avec la vaisselle, les draps et les couvertures que cela suppose! Quatorze personnes, que je peux recevoir (nous compris), tous dans un lit!

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En une journée, tout avait été intégré, placé, rempli, classé. Mais j’ai mis plusieurs jours à m’habituer, à ne pas sursauter en arrivant dans la salle à manger, à ne pas m’étonner de l’abondance nouvelle des fauteuils. Une semaine plus tard, ma paix nouvelle se confirmait: j’ai réalisé que j’avais, enfin, deux espaces parfaits pour la lecture: un en haut, avec deux fenêtres et lampe, et un en bas, dans un gros fauteuil super confortable, avec une lampe et devant le poêle à bois. Deux espaces qui se partagent, mais qui, soyons francs, sont surtout à moi (et aux chats!). Ouf! Depuis le temps que j’en rêvais!

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