Tango et la paix

Notre Tango, notre tout doux labradoux, repose maintenant sous terre. J’ai souvent parlé de lui ici. C’est qu’il est devenu campagnard un jour après nous, ce chien parti de la banlieue, qui a fait un séjour en ville puis un autre séjour en banlieue avant d’arriver à destination, pour devenir toutou en chef dans notre maison. Ce n’est pas non plus un hasard si deux des photos ici le montrent accompagné de Marc-Henri: nous avons eu la très grande chance d’avoir un chien qui vieillit en douceur, qui jamais n’a montré la moindre impatience envers les enfants, même quand ils lui grimpaient dessus, même quand ils exploraient ses pattes et ses oreilles.
Les derniers mois, son corps s’était mis à le lâcher, petit à petit. Dans les tableaux qui donnent l’âge des chiens en années d’humains, ne cherchez pas les grands chiens de plus de 14 ans: ils seraient plus que centenaires. Il ne voyait plus bien, n’entendait plus bien (mais se servait à merveille de son odorat pour compenser). Il devenait confus, il craignait de tomber (pour être tombé trop souvent). Articulations, organes, tout se déglinguait petit à petit. À la fin il nous réveillait la nuit pour sortir ou pour avoir de l’attention, pour qu’on replace ses pattes mieux sur son coussin. Pourtant il a fait ses deux promenades quotidiennes (raccourcies, pas le choix, et plus lentes) jusqu’à son dernier matin.
J’ai dû prendre la décision pour lui (c’est ce qui est dur: ce choix… pour autrui). Je commençais à avoir terriblement peur qu’un drame se produise, qu’il souffre atrocement avant qu’on lui dise adieu. Je ne comprenais pas qu’il souffrait déjà, à moindre échelle mais tout le temps, ni à quel point il était prêt. Je l’ai compris quand il a vu la vétérinaire qu’il a tant aimée: il a simplement eu l’ai soulagé (si vous cherchez la meilleure, la plus attentionnée vétérinaire dans mon coin, contactez-moi). Et il est parti tout doucement, rapidement, sans plus de souffrance, le museau dans ma main. Soulagé, c’est le mot. Après une longue vie bien remplie, après avoir été aimé par beaucoup, beaucoup d’humains… et d’autres êtres aussi, canins et félins.
Ça nous laisse un grand vide. Oh, la vie est plus facile soudainement, sans pleurs (mais on l’entend encore, nous…), sans ce souci de chaque instant pour notre vieux compagnon devenu fragile, confus. Avec des promenades à un rythme plus vif, et plus longues. C’est bon. Mais c’est triste à la fois. Il n’y a pas de regrets à avoir: Tango a eu une belle vie. Il a été LE chien de trois enfants. Il a été dorloté, chouchouté. Il a nagé, couru, sauté, joué. Et maintenant il a fini sa vie. Je pleure mais c’est ma peine à moi: pour lui nous avons fait ce qui devait être fait, et c’est tout. Les petits s’adaptent vite. Moi, moins. Je le cherche dans la maison. Tango, c’était le chien que j’avais tant attendu, le chien de mes rêves de campagne qui ont duré quelques décennies. Et il ne m’a jamais déçue, jamais. C’était un bon chien, un vrai.
Adieu Tango. Au printemps, toi qui en aimais tant ses fruits, tu feras pousser un beau pommier. Je t’aime.

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11 réponses à Tango et la paix

  1. Clément Laberge dit :

    Sincères condoléances

  2. Daniel dit :

    Mes sincères condoléances.

  3. Anik dit :

    Ce texte m’a émue jusqu’aux larmes… et a fait ressurgir en moi de nombreux souvenirs, je dois l’avouer…
    Oui, il a eu une belle vie, Tango, et c’est merveilleux qu’il ait vécu à la campagne, au coeur de ta famille aimante.
    Enfin, j’ai bien l’impression que cette variété de pommes sera douce, un brin pétillante et croquante.
    Au revoir Tango!

  4. Mireille dit :

    Je pleure encore alors que j’écris ces lignes… Tango était au départ le chien de ma sœur et de ma nièce. Il a servi de coussin à ma propre fille qu’on calait sur le ventre de Tango lorsqu’il était très jeune, couché en rond, de manière à protéger le bébé. Il était taquin et, pour jouer, avait poussé mon fils dans la piscine juste à la force de son museau! Je suis heureuse d’avoir des souvenirs de cet animal formidable dont nous avons dû faire le deuil beaucoup trop tôt. Cependant, mes pensées vont à votre famille qui a eu l’honneur de l’intégrer auprès de ses membres. Je suis certaine, surtout en voyant les photos, que ce magnifique animal a été choyé et adoré à sa juste valeur. Merci de lui avoir donné une belle vie et une paisible fin de vie… Mireille, sœur d’Anik et autrefois tante de Tango xx

  5. Lyne Lavoie dit :

    Je pleure moi aussi la mort de ton ami canin,ton cher Tango.Ces êtres sensibles,fidèles et aimants font partie intégrale de nos vies.Quand nous les perdons ce sont des membres de la famille qui partent.Tes enfants ont été bien chanceux de côtoyer un si bon compagnon.Paix à Tango.xx

  6. Je verse plein de larmes en retard. beaucoup de chance que vous avez eu de l’avoir dans votre vie, et lui de vous avoir dans la sienne.