Réagissez à votre tour

Aujourd’hui, je vous demande de m’appuyer concrètement. D’appuyer concrètement ma famille en imprimant une lettre, en la signant et en l’envoyant au ministre de l’Éducation du Québec. Ça ne changera probablement rien (je crois que 37,4% des électeurs du Québec qui ont voté lors de la dernière élection nous ont donné un gouvernement majoritaire extrêmement paternaliste qui fera preuve d’une surdité remarquable autant que méprisante), mais lorsqu’un projet de loi est déposé, comme citoyens, comme citoyennes, nous avons 45 jours pour envoyer nos commentaires, et je vous demande de le faire pour protéger l’option de l’enseignement à la maison.


Je vous demande d’agir. Pour nous, comme famille? Oui, mais pour les autres et pour vous aussi. 5Pour vous, parents et grands-parents d’enfants qui vont à l’école, car si votre enfant en avait besoin, s’il vivait une détresse particulière en milieu scolaire (intimidation, handicap, douance, diagnostic d’ABCDEFGHI, peu importe sa différence), vous auriez besoin que l’enseignement à domicile existe, qu’il vous offre la latitude requise pour offrir à votre enfant un contexte d’apprentissage plus adapté.

Pour les enfants qui vont ou iront à l’école, parce qu’ils devraient pouvoir profiter des innovations, des approches que développent les parents-éducateurs. Pour ceux de ces enfants qui grandiront avec des blessures scolaires profondes, et qui souhaiteront mieux pour leurs enfants ensuite.

Pour la vérité, tout simplement, car ici on tente de nous faire avaler que le programme de formation de l’école québécoise est LE programme à suivre, le seul qui peut garantir que nos enfants apprennent! (Ce programme qui a permis à mon jeune homme d’avoir son diplôme d’études secondaires sans une seule lecture obligatoire d’un livre québécois!)

Pour la liberté, aussi. Parce que nous, comme famille, avons vécu la course contre la montre des deux emplois à temps plein, des devoirs à faire chaque soir et du service de garde, et que nous avons changé nos vies pour ne pas revivre ça et ne jamais le faire vivre à nos enfants – parents, dois-je vraiment vous convaincre que cette liberté de choix doit être protégée pour tous? La liberté des parents-éducateurs et de leurs enfants n’enlève rien à personne.

Pour la démocratie, réagissez. L’école-maison a tout un historique au Québec, dont le ministre n’a pas tenu compte. Il n’a consulté ni ses fonctionnaires, ni les associations de parents, ni les experts, ni la table de concertation crée dans ce but précis. Il n’a tenu aucun compte des avis de la protectrice du citoyen ni du Conseil supérieur de l’éducation, et il compte aller de l’avant contre notre volonté. Saupoudrez d’un peu de condescendance, et la démocratie commence à s’effriter.

Parents qui rêvez d’école-maison pour vos enfants (vous êtes nombreux), aidez-nous à défendre notre liberté. Elle est légitime, elle est légale. Elle correspond aux besoins des enfants et des familles. Et elle se doit de jouir d’une grande souplesse, c’est assez facile à comprendre.

Pour le Québec, enfin, agissez. L’enseignement à la maison est légal presque partout à travers le monde, mais tous les États n’ont pas le réflexe de contrôle de notre ministre. En fait, ce contrôle n’a pas d’impact sur la réussite des enfants scolarisés à la maison. Et on propose maintenant de faire du Québec un État contraignant, qui se mêle directement de la vie quotidienne des gens, sans aucune justification légitime. Ce n’est pas le Québec que je souhaite. (D’ailleurs des familles s’en iront si ce projet de règlement est adopté; des familles québécoises sont déjà parties pour préserver leurs droits. J’en connais qui y réfléchissent présentement.)

Pour les femmes, les mères, finalement, agissez. Le fardeau supplémentaire que veut imposer le ministre repose principalement sur les mères, et ce projet de règlement paternaliste vise à contrôler et à dicter leur quotidien sans tenir compte des études qui concluent qu’il vaut mieux offrir… le contraire. Rien ne justifie la prescription d’examens du ministère (déjà assez critiqués chaque année par le système scolaire!) ni du programme de formation unique, monolithique, que l’on veut nous imposer.


Si moi je me bats, si je consacre autant d’efforts à rédiger des lettres et des billets cette semaine, si je tiens à ma liberté, si je passe autant de temps à planifier, à trouver, à organiser, à découvrir et à enseigner… c’est pour eux.

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