L’appartenance de Raôul Luôar

J’ai chez moi un livre que je crois rare, un document hors de l’ordinaire: Raôul Duguay et al., Raôul Duguay ou : le poète à la voix d’ô, Montréal, L’Aurore, 1979. J’ai quelques merveilles de la sorte, conservées du temps ou mon père travaillait à la défunte et célèbre (dans le milieu) Imprimerie Gagné. J’ai envie d’en copier un poème, une «Lettre à toulmond» du 11 juin 1977, et un petit extrait (de je ne sais quoi d’endisqué). Si Raôul Duguay s’en offusque, je les enlèverai… en lui demandant de les rendre disponible, lui, car je ne les ai trouvés nulle part en ligne (je lui aurai fait le boulot en les recopiant, ce qui aura été un honneur). L’extrait d’abord. Le poème (manuscrit à l’origine) ensuite, en pensant à l’ami Clément (peut-on dédicacer un recopiage? je viens de le faire!).

FAIRE SILENCE, fermer la télévision, fermer la radio, ne rien lire d’autre que le fond de son silence intérieur m’apparaît la solution au problème. Comme le jeûne est le silence du système digestif, la solitude est un processus volontaire de condensation, de cristallisation de l’énergie consciente. C’est le processus de revitalisation psychique qui aide à écouter battre la vie. Le remède à la culture, c’est la redécouverte de la nature.

Source : Raôul Duguay et al., Raôul Duguay ou : le poète à la voix d’ô, Montréal, L’Aurore, 1979, p. 89.

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L’appartenance

Appartiens-toi

Et souviens-toi que tu es Lumière

oublie parfois

Les jours où ta vie n’est que poussière

appartiens-toi

À toi tout seul tu es un pays

n’oublie jamais

que l’univers vibre dans ta chair

Laisse-toi aimer pour ce que tu es

Tu es soleil de vie

Chaque fois que tu souris

Laisse-toi aimer pour ce que tu fais

Tu fais la paix en toi

Tu sèmes partout la joie

Chaque matin lève-toi dans le bonheur

Ton quotidien sera plus beau tout à l’heure

Si tu fais confiance à la vie

Si tu donnes sa chance à autrui

Tu récolteras l’harmonie

Tu moissonneras l’énergie

Qu’il te faut pour bâtir

Le pays de l’avenir

Fais-toi aimer pour ce que tu dis

Que ton regard éclaire les trous noirs de la misère

Fais-toi aimer quand il faut se taire

Écoute le pays

que ta liberté grandit

Source : Raôul Duguay et al., Raôul Duguay ou : le poète à la voix d’ô, Montréal, L’Aurore, 1979, p. 227
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2 réponses à L’appartenance de Raôul Luôar

  1. Chantal dit :

    Merci. J’avais bien besoin de la poésie de Raoul ce matin.

    • Campagnarde dit :

      Oh que je suis contente!

      Je comprends de mieux en mieux, ces dernières années, qu’on a souvent besoin de poésie. Comme la musique, trop souvent je l’oublie! Je pense aussi que j’ai un travail d’archives à faire, dans mes bouquins (poésie et autre). J’ai là certaines choses qui n’existent pas en ligne, qui peuvent, concrêtement, sortir de la mémoire humaine (bon, ils existent à la BaNQ, mais…). Tiens, un projet de plus, en plein ce dont j’avais besoin! 😛