La bolt qu’il me manquait

Je pense que les choses ont bien changé depuis mon temps, mais dans mon temps, il me semble que c’était plutôt classique et inévitable de tomber, du moins pour certaines et certains, à l’adolescence, dans les soi-disants poètes maudits. Au point que j’ai eu comme âme sœur un chat nommé Rimbaud et que j’ai quelque part un frottis de la tombe Aupic où repose Baudelaire. Je crois que je pourrais encore réciter La romance du vin de Nelligan en entier si j’y mettais un peu d’effort de mémoire (Tout se mêle en un vif éclat de gaîté verte; oh, le beau soir de mai…).

Je n’ai jamais entièrement délaissé la poésie, mais je n’y étais pas vraiment replongée non plus depuis très longtemps. Depuis un an, par contre, j’y reviens. Depuis récemment, oh que j’en savoure, que j’en dévore! Je me fais prendre à mon jeu: une commande à la bibliothèque devient une transaction pour faire venir au plus vite les mots qui viennent de m’écorcher ou de me panser, pour les avoir ici tout près et ne plus les laisser s’effacer. Je suis complètement prise au piège des Éditions de l’Écrou!

Comme l’adolescente que j’étais (mais en pas mal moins coincée!) je tombe en amour avec des poètes, naïvement mais on s’en fout, car leurs mots m’atteignent au fond du silence où on m’enterre: Frédéric Dumont, Marjolaine Beauchamp et, surtout, surtout, Jean-Sébastien Larouche. Pas de lien au sites des Libraires ici: les recueils sont vendus pour presque rien, et il vaut vraiment mieux les acheter directement de l’éditeur.

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6 réponses à La bolt qu’il me manquait

  1. Richard Antoine dit :

    «J’écris du silence, du temps, de l’espace et du sens.»
    René Richard Cyr

      • Campagnarde dit :

        Euh… j’essayais de répondre avec un emoji d’yeux en coeur, pas un point d’interrogation! Va falloir que je trouve une solution! 😉

        • Richard Antoine dit :

          ?… solution trouvée à ce que je vois!Je ne me souviens plus si je t’ai déjà raconté cette anecdote du temps où je vivais près du Carré St-Louis. J’aimais m’y asseoir avec un calepin et un verre de rouge (à la sauvette) pour écrire face à la maison Nelligan. J’y croisais et saluait régulièrement Pauline Julien et parfois Gérald Godin à l’ancienne vespasienne, occupée par un fleuriste à l’époque. Bref, un jour d’automne frisquet sachant que la première neige s’annonçait et que mon rituel s’achevait, j’ai griffonné «J’écris de ne plus savoir écrire» que j’ai partagé avec Pauline qui a trouvée l’inspiration bien poétique…